Comment créer une entreprise tout en restant salarié ?

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Avant de créer une entreprise, il est important de tester la validité financière de votre projet. Une étape qui ne nécessite absolument pas de démissionner. « Il est impératif de répondre à certaines questions avant de se lancer », commente Mathieu Brogniart, chef de projet chez Limousin Expansion. Pour aider les candidats à l’entrepreneuriat partout en France, cette agence de développement économique a eu la riche idée de lancer le site gratuit Creer-mon-business-plan.fr pour aider les personnes intéressées à générer leur propre document. « Le candidat se présente d’abord, puis son projet. C’est l’occasion de valider l’originalité de son offre et de définir la taille du marché que l’on espère couvrir, les concurrents en activité et comment les contrer… » Le document, personnalisable, est une bonne préparation à la procédures qui se poursuivront. suivre. « De nombreux salariés en profitent pour prendre leur temps et tester la solidité de leur projet… mais aussi leur motivation », conclut Mathieu Brogniart. « De plus en plus d’entreprises pratiquent l’essaimage, une fabuleuse opportunité de créer une activité au sein de l’entreprise. « 

Démarrer une entreprise avec la bénédiction du patron

« Pourquoi votre employeur dirait-il nécessairement non ? » Créer une entreprise avec l’aval de son patron n’étonne plus Valérie Moissonnier, coach et maître de conférences « Innover et entreprendre » à l’ECP (École Centrale Paris). « De plus en plus d’entreprises pratiquent l’essaimage (voir encadré), une fabuleuse opportunité de créer une activité au sein de l’entreprise, explique ce spécialiste de l’entrepreneuriat. Elle est aussi plus répandue qu’avant car les entreprises préfèrent avoir des prestataires que des salariés. « Parmi les cas d’école : le pari réussi d’André Tordjman chez Auchan. Embauché comme directeur marketing, il lance en 2006, avec la bénédiction de son employeur, Little Extra, une marque de décoration low-cost qui existe encore aujourd’hui. Seules conditions :  » il faut voir comment on va être accompagnéinsiste l’entraîneur. Savoir quel pourcentage d’affaires sera fourni par l’entreprise et sécuriser d’autres clients potentiels “.

Le droit du travail prévoit un congé pour la création d’entreprise

Mais tous les candidats à l’entrepreneuriat n’ont pas forcément envie de rester dans leur ancien secteur… ou de garder des liens avec leur employeur. ” Le code du travail prévoit la possibilité d’interruptions dans sa vie professionnelle que l’employeur ne peut pas toujours refuser », observe Albert Hamoui, avocat spécialisé en droit du travail. L’avocat cite ainsi les congés de formation ou de création d’entreprise (article L. 3142-78) qui peuvent être utiles. « S’ils remplissent les conditions nécessaires, les salariés ont intérêt à solliciter le congé prévu par la loi. Parce que l’employeur peut difficilement les refuser, il suffit de les reporter une fois. Et si jamais le salarié change d’avis, il peut reprendre son poste à la fin de son congé. « Actuellement, je suis une ancienne publicitaire qui souhaite se lancer dans la pâtisserie, explique Valérie Moissonnier. Suivre une formation est aussi un moyen de vérifier que vous êtes capable de changer de secteur. Par ailleurs, il existe également des formations à la création d’entreprise qui peuvent être utiles à un salarié. « 

Reprenez la case dans laquelle vous êtes salarié

Enfin, il n’est parfois pas nécessaire de chercher bien loin pour devenir son propre patron. « Je ne pouvais pas regarder tomber ma boîte sans rien faire », répète souvent Gilbert Caillaud. Le PDG de Griffon, entreprise vendéenne spécialisée dans les lits escamotables, n’est pas arrivé là par hasard. Longtemps et sans s’en rendre compte, cet ancien apprenti ébéniste s’est formé à plusieurs métiers qui lui ont un jour permis de diriger son entreprise. « J’ai rejoint Griffon comme apprenti en 1974. Lorsqu’on m’a proposé de devenir vendeur, j’ai cru avoir atteint le sommet de ma carrière ! Mais quand les affaires vont mal, il refuse de rallier la concurrence pour se consacrer à la reprise de sa propre entreprise alors qu’il est encore salarié. « J’ai proposé de reprendre l’entreprise et j’ai travaillé sur une offre. Sa connaissance du secteur et son parcours séduisent et rassurent aussi bien les investisseurs que les anciens clients. « Je n’aurais jamais commencé si je n’avais pas été sûr de pouvoir m’appuyer sur une équipe solide. Mais je la connaissais bien depuis le temps où j’étais salariée de l’entreprise !  »