Pratique

Je m’emporte au travail, est-ce grave ?

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1 Quand c’est un signe d’émulation : NON
Pourquoi dramatiser immédiatement ? « L’expression s’emporter peut recouvrir un large spectre de situations », recadre d’emblée Stéphane Trichet. Ce coach et conférencier d’entreprise décrit ainsi des situations courantes où des salariés stressés pourraient perdre leur calme habituel. « Contrairement aux idées reçues, le stress n’est pas seulement contre-productif et paralysant : c’est aussi une adaptation naturelle de l’organisme à une situation qui peut justement amener un surcroît de motivation. Exemple de situation : un salarié subitement fiévreux, qui doute et manifeste des sautes d’humeur plus ou moins agréables pour son entourage. Mais ce spécialiste tient à distinguer ce stress ponctuel d’une véritable anxiété chronique. « Il faut parfois accepter de travailler dans une situation de stress modéré car il faut un peu d’excitation pour réussir », explique-t-il. Jusqu’à un certain niveau, s’emporter permet d’être efficace. « 
« Face à quelqu’un qui s’emporte, il est tentant d’intervenir et de transformer l’incident en conflit. »
2 Quand c’est tout le temps et avec tout le monde : OUI
Certes, mais le coach est d’accord : tout est une question de mesure… « Il y a bien sûr un palier à ne pas franchir, poursuit Stéphane Trichet. Au-delà d’un certain stade, le stress se transforme réellement en anxiété. Le salarié peut commencer à être fatigué, prisonnier de ses émotions et empoisonner la vie de ses collègues. »Situation classique : un salarié régulièrement en colère qui décharge ses émotions sur son entourage. « C’est le rôle du manager d’identifier les premiers signes. Même si le salarié s’en aperçoit, il n’osera souvent rien dire de peur que cela soit interprété comme un signe de faiblesse. Au contraire, il poussera le plus loin possible pour voir jusqu’où il peut aller. « S’emporter, c’est souvent se retrouver dans une situation de mal-être au travail sans forcément pouvoir l’identifier », observe François Delpierre, responsable du pôle Prévention des risques professionnels chez Securex. Parmi les symptômes classiques : un employé qui apparaît de plus en plus fatigué et qui adopte une attitude négative, cynique, voire fébrile. « Quelque part, cet employé, peut-être proche du burn-out, agite les bras pour se faire entendre. Mais s’il ne s’en aperçoit pas et si son manager ne fait rien, il risque la dépression s’il ne consulte pas… »

3 Quand vous lâchez prise avec un manager bienveillant : NON
S’emporter, oui… mais pas avec n’importe qui. « Perdre son sang-froid peut être positif, explique Pascal Christin, coach chez CSP Formation. Si seulement les acteurs impliqués sont capables de prendre du recul par rapport à la situation. Selon ce porte-parole de l’entreprise, l’exercice est cependant délicat et nécessite deux conditions importantes. « Idéalement, la personne concernée doit déjà s’en rendre compte et avoir suffisamment de lucidité pour reconnaître ses excès. Il peut se dire « je me suis mis en colère mais de quoi au juste voulais-je me libérer ? Cet expert insiste sur l’aspect libérateur de la situation. Mais le manager doit tout de même être alerte et surtout bienveillant. « Il doit déjà savoir que quelqu’un qui s’emporte libère son stress. Ensuite, le manager est libre de voir la situation comme une faute ou un signal. Parce que quand tu perds ton sang-froid, c’est parce que tu n’as souvent pas d’autre moyen de montrer tes humeurs. » Exemple de situation délicate mais libératrice : un salarié qui insulte son manager avec un vocabulaire fleuri. “Idéalement, le manager devrait commencer par dire ‘Maintenant que tu m’as insulté, que veux-tu vraiment me dire ?’ En disant cela, il brise la charge émotionnelle et engage le dialogue. Cela n’empêche pas, dans un second temps, de rappeler que ces propos étaient inacceptables mais de repartir sur de meilleures bases. « 

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4 Si le manager réagit mal : OUI
Sauf que tous les managers ne seront pas toujours aussi bien intentionnés. « Même sans vouloir nuire au salarié, de nombreux managers ne savent pas comment faire dans ce genre de situation et laissent le salarié s’enfermer dans son malaise, reconnaît François Delpierre. Beaucoup manquent à leur devoir d’écoute, d’alerte et d’interrogation. Pascal Christin est d’accord. « Face à quelqu’un qui perd son sang-froid, il est souvent tentant d’en faire trop et de transformer l’incident en conflit. Autre option : le Code du travail autorise le dirigeant à être procédural, surtout si l’incident s’est déroulé devant témoins. « Une insulte, isolée de son contexte, peut être interprétée comme une faute grave et entraîner pour le salarié un avertissement voire un licenciement. Parfois, perdre son sang-froid peut être très coûteux.  »

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1 Quand c’est un signe d’émulation : NON

Pourquoi dramatiser immédiatement ? « L’expression s’emporter peut recouvrir un large spectre de situations », recadre d’emblée Stéphane Trichet. Ce coach et conférencier d’entreprise décrit ainsi des situations courantes où des salariés stressés pourraient perdre leur calme habituel. Contrairement aux idées reçues, le stress n’est pas seulement contre-productif et paralysante : c’est aussi une adaptation naturelle de l’organisme à une situation qui peut justement conduire à une motivation supplémentaire. Exemple de situation : un salarié subitement fiévreux, qui doute et manifeste des sautes d’humeur plus ou moins agréables pour son entourage. Mais ce spécialiste tient à distinguer ce stress ponctuel d’une véritable anxiété chronique. « Il faut parfois accepter de travailler dans une situation de stress modéré car il faut un peu d’excitation pour réussir », explique-t-il. Jusqu’à un certain niveau, s’emporter permet d’être efficace. « Face à quelqu’un qui s’emporte, il est tentant d’intervenir et de transformer l’incident en conflit. »

2 Quand c’est tout le temps et avec tout le monde : OUI

Certes, mais le coach en convient : tout est une question de mesure… « Il y a bien sûr un palier à ne pas franchir, poursuit Stéphane Trichet. Au-delà d’un certain stade, le stress se transforme réellement en anxiété. Le salarié peut commencer à être fatigué, prisonnier de ses émotions et empoisonner la vie de ses collègues. »Situation classique : un salarié régulièrement en colère qui décharge ses émotions sur son entourage. « C’est le rôle du manager d’identifier les premiers signes. Même si le salarié s’en aperçoit, il n’osera souvent rien dire de peur que cela soit interprété comme un signe de faiblesse. Au contraire, il poussera le plus loin possible pour voir jusqu’où il peut aller. «  » S’emporter, c’est souvent se retrouver dans une situation de malaise au travail sans forcément pouvoir l’identifier., observe François Delpierre, responsable du pôle Prévention des risques professionnels chez Securex. Parmi les symptômes classiques : un employé qui apparaît de plus en plus fatigué et qui adopte une attitude négative, cynique, voire fébrile. « Quelque part, cet employé, peut-être proche du burn-out, agite les bras pour se faire entendre. Mais s’il ne s’en aperçoit pas et si son manager ne fait rien, il risque la dépression s’il ne consulte pas… »

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3 Quand vous lâchez prise avec un manager bienveillant : NON

S’emporter, oui… mais pas avec n’importe qui. « Perdre son sang-froid peut être positif, explique Pascal Christin, coach chez CSP Formation. Si seulement les acteurs impliqués sont capables de prendre du recul par rapport à la situation. Selon ce porte-parole de l’entreprise, l’exercice est cependant délicat et nécessite deux conditions importantes. « Idéalement, la personne concernée doit déjà s’en rendre compte et avoir suffisamment de lucidité pour reconnaître ses excès. Il peut se dire « J’ai perdu mon sang-froid, mais de quoi voulais-je me libérer exactement ? Cet expert insiste sur l’aspect libérateur de la situation. Mais le manager doit tout de même être alerte et surtout bienveillant. « Il doit déjà savoir que quelqu’un qui s’emporte libère son stress. Ensuite, le manager est libre de voir la situation comme une faute ou un signal. Parce que quand tu perds ton sang-froid, c’est parce que tu n’as souvent pas d’autre moyen de montrer tes humeurs. » Exemple de situation délicate mais libératrice : un salarié qui insulte son manager avec un vocabulaire fleuri. « Idéalement, le manager devrait commencer par dire ‘Maintenant que tu m’as insulté, que veux-tu vraiment me dire ?’ En disant cela, il brise la charge émotionnelle et engage le dialogue. Cela n’empêche pas, dans un second temps, de rappeler que ces propos étaient inacceptables mais de repartir sur de meilleures bases. « 

4 Si le manager réagit mal : OUI

Sauf que tous les managers ne seront pas toujours aussi bien intentionnés. « Même sans vouloir nuire au salarié, de nombreux managers ne savent pas comment faire dans ce genre de situation et laissent le salarié s’enfermer dans son malaise, reconnaît François Delpierre. Beaucoup manquent à leur devoir d’écoute, d’alerte et d’interrogation. Pascal Christin est d’accord. ” Face à quelqu’un qui perd son sang-froid, il est souvent tentant d’en faire trop et de transformer l’incident en conflit.. « Une autre option: le code du travail autorise gestionnaire d’être procédural, surtout si l’incident s’est produit devant témoins. « Une insulte, isolée de son contexte, peut être interprétée comme une faute grave et entraîner pour le salarié un avertissement voire un licenciement. Parfois, perdre son sang-froid peut être très coûteux.  »

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