Lorsque vous êtes au chômage, la tentation d’améliorer votre CV peut être forte pour certaines personnes. Mais attention à ne pas franchir la fine ligne entre mise en valeur de votre profil et mensonge.
Selon un sondage en ligne de CareerBuilder.ca publié en août 2015, la moitié des employeurs canadiens ont déjà détecté un mensonge sur le curriculum vitae d’un chercheur d’emploi.
Les éléments les plus embellis sont les compétences et les responsabilités, suivis des intitulés de poste, des diplômes détenus, des noms des entreprises pour lesquelles les candidats ont travaillé et des dates d’embauche. Les récompenses et prix viennent en dernier, 20% des recruteurs ayant déjà vu un CV trompeur sur ce sujet.
Ces chiffres surprennent un peu Sandrine Théard, conseillère en recrutement et formatrice depuis 13 ans. « C’est vrai que les gens embellissent leur CV, mais je n’ai pas vu beaucoup de vrais mensonges », dit-elle.
Inexcusable
Pour ce recruteur, qui travaille principalement dans le domaine pharmaceutique, c’est un vrai mensonge de se donner un diplôme qu’on n’a pas ou de donner de fausses dates d’embauche. C’est impardonnable », dit-elle. En revanche, les candidats exagèrent souvent un peu, par exemple, leur niveau d’implication dans un projet. Mais c’est assez juste ! »
Si Sandrine Théard a tendance à être indulgente, c’est parce qu’elle est consciente que les entreprises peuvent aussi présenter les choses d’une manière un peu plus rose qu’elles ne le sont en réalité et que les candidats doivent se montrer. « Aujourd’hui, vous devez être en mesure de vous commercialiser comme le ferait une entreprise », dit-elle.
Rester dans la vérité
Comment vous montrez-vous sous votre meilleur jour tout en restant honnête ? Tout simplement en vous demandant ce que vous avez réellement apporté à l’entreprise. Expliquer que la saisie a été faite peut être plus positif pour le CV qu’on ne le pense si le candidat indique comment sa participation a permis de mener à bien le projet et dans les délais impartis.
Un tel exercice permet de se rendre compte qu’inventer des responsabilités et des tâches ne sert à rien. Aller au-delà de la tâche à accomplir et mettre en avant sa participation à un projet ou sa réalisation permet de mettre davantage l’accent sur ses compétences », explique Sandrine Théard. Aujourd’hui, les recruteurs recherchent aussi bien des compétences que des connaissances. »
Il faut aussi garder à l’esprit que les recruteurs sont désormais plus vigilants sur la véracité des CV qu’ils reçoivent. Internet rend plus difficile pour les menteurs de dire la vérité. « Je google systématiquement les candidats, et les références et les diplômes sont vérifiés », dit-elle.
Les chercheurs qui pourraient être tentés de s’écarter de la vérité doivent également être conscients qu’être embauché ne garantit rien. Pour Sandrine Téhard, ils peuvent toujours être rattrapés par leurs mensonges plus tard. « Ce n’est pas parce que le candidat est embauché par l’entreprise que l’entreprise ne le licenciera pas deux mois plus tard si elle s’aperçoit qu’il a menti ! »
