Comment ça marche? « Un groupement patronal, c’est avant tout une entité, résume Bertrand Biechy, directeur du groupement patronal Geyvo Île-de-France. Dans notre cas, ce sont des entreprises, mais il peut aussi s’agir d’exploitations agricoles ou d’associations qui se regroupent dans le but bien précis de mutualiser du personnel. Deux motivations principales sont avancées. ” Soit ils n’affichent qu’une activité saisonnière, soit leur taille ne leur permet pas de créer certains postes à temps plein. » Sur son site, ce groupement d’employeurs des Yvelines et du Val d’Oise recherche par exemple des télévendeurs B2B, des assistants commerciaux et administratifs ou des responsables Qualité Sécurité Environnement. « Nous sommes un groupement d’employeurs généralistes et nous proposons plutôt des postes pour des fonctions support », poursuit cet employeur de 25 salariés. Ils sont majoritairement en CDI avec un salaire fixe garanti, mais qui peut évoluer selon les entreprises qui en font la demande. Dans les secteurs, comme la technologie par exemple, qui rémunèrent mieux, on s’aligne sur les salaires pratiqués dans la branche. C’est une sécurité pour le salarié car c’est toujours à nous de lui trouver une mission et non l’inverse. «
« Arrêtons de chercher à l’étranger de nouveaux modèles de travail, alors que des solutions existent déjà pour allier les impératifs de compétitivité des entreprises et le besoin de sécurité des salariés.
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Ni temps partiel, ni intérim, ni portage salarial…
Pour illustrer leur philosophie, Franck Delalande, directeur du groupement patronal Vénétis, cite volontiers… tout ce qu’ils ne sont pas. Ils offrent rarement du travail à temps partiel. « Le GE emploie le plus souvent à temps plein, explique l’auteur du guide Groupements d’employeurs, mode d’emploi. Elle peut ainsi répondre aux besoins de ses entreprises membres. Un salarié peut travailler deux jours pour l’un, trois jours pour l’autre. Ou l’hiver pour l’un, l’été pour l’autre, mais il sera toujours employé à plein temps. Il ne s’agit donc pas non plus d’intérim car le contrat de travail ne se termine pas à la fin d’une mission ». De même, inutile de confondre ces profils avec des consultants. « Un consultant est par définition externe à l’entreprise. Les salariés d’une GE sont, quant à eux, assimilés au personnel des entreprises pour lesquelles ils travaillent. « Enfin, contrairement à une entreprise de portage salarial, « un GE accompagne ses adhérents et salariés sur le long terme ». Ici, l’employeur unique trouve les missions et règle les éventuelles difficultés rencontrées pour son salarié.
Un potentiel inconnu de tous
Nés dans le secteur agricole, où les agriculteurs prêtaient fréquemment leur personnel à des voisins en période de pic d’activité, les groupements d’employeurs ont été officiellement créés par la loi en 1985. Selon le Centre de ressources pour les groupements d’employeurs, il y en a environ 6 000 GE en France, dont 5 000 dans l’agriculture, soit 40 000 emplois et 100 000 structures utilisatrices. Cependant, les groupements d’employeurs sont encore mal connus des candidats, voire de certaines petites entreprises en quête de compétences. « C’est dommage car tout le monde peut en profiter », observe Christelle Nadaud, directrice chez GE 16 Emploi. C’est une façon intelligente de co-construire l’emploi. Une entreprise peut ainsi participer à la formation d’un salarié dans l’espoir de le remettre à l’emploi et le salarié peut acquérir de nouvelles expériences, voire quitter le groupe, à terme, pour rejoindre à temps plein et signer un contrat de travail avec celle des entreprises partenaires. « » Arrêtons d’opposer flexibilité et sécurité, déplore Franck Delalande. Arrêtons de chercher à l’étranger un nouveau modèle de travail social, alors que des solutions existent déjà, sous nos yeux., pour conjuguer les impératifs de compétitivité des entreprises et le besoin de sécurité des salariés. «
Avec certaines compétences requises
Pour postuler, vous devez contacter directement les GE de votre région. Mais qui veut être embauché ne l’est pas nécessairement. « Nous rejoignons notre groupe en commençant par un contrat à durée déterminée, explique Christelle Nadaud. Le candidat est ainsi testé dans une première entreprise à la fois sur ses compétences techniques mais surtout sur ses compétences comportementales.. « Entre un groupe et une TPE, les environnements, les conditions de travail et les contraintes peuvent changer et il faut savoir s’adapter et trouver son équilibre. En plus de la mobilité géographique, vous avez besoin d’une réelle intelligence situationnelle. En même temps, les salariés qui apprécient cette mobilité et la multiplicité des expériences sont protégés. ” Ils restent salariés du groupe. Si jamais il y a une dérive ou des demandes qui ne correspondent pas à leurs compétences, ils peuvent immédiatement nous remonter l’information et nous gérons. «
